À première vue, épingles, pinces et bâti remplissent la même fonction : celle de maintenir ensemble au moins deux morceaux de tissus. Mais si cette définition est plutôt vraie, elle est cependant incomplète.
En effet, s’il existe différents outils et techniques pour remplir le même besoin, c’est parce qu’on ne les utilise pas dans les mêmes cas de figure. Dans cet article, nous allons donc passé en revue toutes ces méthodes et voir ensemble quelles sont leurs différences et quand et comment les utiliser. Vous verrez, il y a beaucoup plus à dire que ce que vous pensez !
Les épingles
L’épingle est sans doute l’accessoire le plus répandu en couture et ce n’est pas sans raison ! On la retrouve dans de nombreux domaines, notamment en moulage où elle est indispensable.
À noter : L’épingle n’est pas à confondre avec l’aiguille à coudre (autrement appelée « aiguille main ») ou à broder. Les épingles n’ont pas de chas dans lequel faire passer le fil !
Cependant, peut-être l’aviez-vous remarqué, les épingles que l’on retrouve en mercerie ne sont pas toutes les mêmes. Dans le but de répondre à certaines spécificités de couture, l’épaisseur et la longueur de ces dernières peuvent varier.
Quand les utiliser et quand les éviter ?
Si les épingles classiques sont un outil de référence en couture, c’est parce qu’elles sont adaptées à une grande majorité de tissus. Néanmoins, il existe quelques cas particuliers.
En effet, certaines pratiques de couture requièrent d’utiliser des épingles répondant à des critères bien spécifiques. C’est le cas pour la « couture tailleur » ainsi que pour certaines travaux de « couture flou ».
Pour le premier, on se dirigera plutôt vers des épingles plus longues que la moyenne. Pour l’autre, on privilégiera les épingles extra-fines.
Cependant, certaines matières sont bien trop fragiles pour être travaillé avec des épingles. Pour ne pas les altérer en créant des trous, on évitera donc de les utiliser sur une mousseline ou du crêpe georgette pour ne citer qu’eux.
À lire : Quel matériel acheter pour se lancer en couture ?
Comment les utiliser ?
Avec les épingles, il y a deux écoles : ceux qui aiment les piquer à l’horizontal et ceux qui préfèrent les planter à la verticale. Personnellement, j’utilise les deux méthodes en fonction du besoin du tissu.
Pour les matières qui ont un bon maintien, comme le coton, j’utilise plutôt les épingles à l’horizontal. Au contraire, je préfère les utiliser en nombre et à la verticale sur les textiles fluides et fuyants (comme la viscose) afin de limiter cet effet qui peut vite nous compliquer l’assemblage et de maximiser les « points d’accroches » du tissu.
De même, je veille également à bien piquer l’épingle sur les valeurs de couture. Avec cette méthode, même en cas de petits trous laissés par les épingles, je suis sûre et certaine qu’ils ne seront pas visibles sur l’ouvrage !
À noter : Dans cet article, nous ne parlerons pas des méthodes d’épinglages en moulage. Ces dernières sont des techniques à part entières et qui n’ont pas tout à fait le même but que l’épinglage classique.
Lors de la couture, je vous conseille de ne jamais passer vos épingles sous les griffes de la machine et de les retirer au fur et à mesure. Et il y a deux raisons à ça : d’une part, cela évitera d’abimer ou de casser votre aiguille machine (et de manière générale, votre machine à coudre) et d’autre part, cela évite également d’abimer votre tissu (une épingle qui tire sur un fil accidentellement est vite arrivé !).
Pour résumer : Les épingles s’adaptent à tout types de matières mais on les évitera pour les textiles les plus délicats.
Les pinces
Ces dernières années, un nouveau petit accessoire est venu complété notre trousse de couturier.ère : les pinces ! Plus pratiques que les traditionnelles épingles, les pinces sont un moyen rapide et efficace de maintenir deux tissus ensemble (ou plus).
Contrairement aux épingles, ces dernières ont également l’avantage de ne laisser aucune marque derrière elles. Mais si c’est un plus par rapport à ses concurrentes, les pinces ne sont pour autant pas adaptés à tous les textiles.
Comment et quand les utiliser ?
Les pinces ont une utilisation très intuitive que n’importe qui peut maitriser haut la main dès la première manipulation ! Il suffit de les clipser au bord de nos tissus pour les maintenir ensemble.
Malgré cette simplicité d’utilisation, elles ont cependant un défaut majeur : leur poids. Les pinces sont beaucoup plus lourdes que des épingles.
Pour la majorité des textiles, cette particularité ne pose aucun de problème. Au contraire, les pinces sont même très appréciables pour travailler les matières assez épaisses et difficiles à épingler (type maille, gabardine,…). Comme les pinces ne laissent aucun trou derrière elles, ils pourraient être tentant d’également les utiliser pour les tissus fragiles. Mais selon moi, ce serait une erreur !
En effet, les matières fragiles étant souvent très légères, il leurs faut un système de maintien adapté à leurs poids. Si on utilise des pinces sur un tissu léger, non seulement celui-ci pourrait avoir tendance à glisser entre les pinces, mais en plus le tissu serait tiré par un poids qui n’est pas recommandé pour lui, voire qui pourrait fausser votre couture selon les situations.
Pour résumer : On privilégie les pinces pour les matières qui ont déjà un certain maintien (coton, lin,…), voire les textiles épais.
Le bâti
À l’opposé des options précédentes, le bâti est une technique plus qu’un outil. À l’aide d’un fil à bâtir et d’une aiguille main, il consiste à coudre au minimum deux épaisseurs de tissus ensemble au lieu de les épingler.
De ce fait , cette méthode est beaucoup plus minutieuse et requiert du temps et de la patience. Mais c’est le prix a payé pour des créations de qualité !
Quand l’utiliser ?
Le bâti est la seule option qui peut être utiliser en toutes circonstances ! Que l’on travaille des matières fines ou épaisses, il sera toujours utile et plus précis que les méthodes précédentes.
Et c’est justement pour sa précision qu’il est vivement recommandé pour le travail des matières fines et/ou fragiles. De cette manière, le bâti vous permettra de simuler à la main votre future couture ce qui stabilisera les matières qui ne tiennent pas en place.
Par ailleurs, c’est aussi une excellente méthode pour répartir les embus, fixer un entoilage avec précision ou encore dans le cas d’un matelassage.
À noter : Le bâti est utilisé dans beaucoup plus de situations que cela. Mais dans cet article, le but étant avant tout de comprendre globalement en quoi bâtir ses coutures est très différent de les épingler, nous n’allons pas abordé tous les cas de figure plus en détails.
À lire : 5 astuces pour coudre les tissus fins et délicats
Comment l’utiliser ?
Comme précisé plus haut, pour bâtir une couture, vous aurez besoin d’une aiguille ainsi que d’une bobine de fil à bâtir. Ce fil spécifique au faufilage des tissus a la particularité de se casser facilement à la main. Il est donc simple à retirer et c’est pour cette raison qu’il est nécessaire !
Un bâti se réalise au point de bâti. Il s’agit ni plus ni moins d’un point de couture à la main similaire au point avant (ou « point droit »).
Astuce : Comme pour épingler un tissu, on préférera bâtir nos coutures sur les marges de couture lorsque c’est possible. On est jamais trop prudent !
Contrairement à un point avant classique, on adapte la longueur du point de bâti à l’épaisseur des textiles : plus les tissus sont épais et ont un bon maintien, moins ils auront besoin de points d’accroche et par extension, plus nos points de bâti pourront être longs. De même, étant une couture temporaire, il n’a pas besoin d’être très régulier tant qu’il remplit son but principal : fixer les matières ensemble.
Pour résumer : Quelque soit les textiles utilisés, le point de bâti vous permettra de gagner en précision. Mais si l’épaisseur est trop importante pour être cousue à la main, on se tournera plutôt vers les pinces.
caroline
un bien joli blog merci
rosecapsule
Merci beaucoup Caroline !